La Recherche
Élégance et délicatesse, Rouleau sur les mérites comparés du saké et du riz, fin du XVIIᵉ début du XVIIIᵉ siècle
Le Shuanron emaki
Étude et soutien à la traduction
Composé entre 1532 et 1534 dans un Japon tourmenté par de sanglantes luttes civiles, puis largement diffusé en de multiples versions entre le début du XVIᵉ et la fin du XIXᵉ siècle, le Shuanron est un texte qui, sous couvert de vanter tour à tour les mérites du riz et du saké, professe les valeurs de la voie du milieu.
L’un de ses manuscrits (emaki), d’une qualité exceptionnelle, est aujourd’hui conservé à la Bibliothèque nationale de France. En parfait état, ce rouleau de 7,30 mètres de long sur 31 centimètres de haut est composé de quatre peintures qui, assemblées, constituent un large ruban. La vivacité des couleurs et le raffinement de la facture servent merveilleusement le caractère vivant et foisonnant de l’œuvre, plongeant le spectateur dans différentes atmosphères : ébriété, sobriété, modération. Des pratiques culinaires à l’art du vêtement, ces peintures sont une source iconographique qui demande à être décryptée et étudiée, tant elle offre un éclairage exceptionnel sur la culture japonaise.
Afin de révéler toute la splendeur de ce rouleau, l’Institut Diane de Selliers a soutenu une étude approfondie de l’iconographie du Shuanron emaki dirigée par Estelle Leggeri-Bauer, alors maîtresse de conférences en histoire de l’art du Japon classique à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), et Véronique Béranger, responsable du département des Manuscrits anciens de la Bibliothèque nationale de France.
Parallèlement, l’Institut Diane de Selliers a soutenu la première traduction du Shuanron en français par une équipe de chercheurs dirigés par Claire-Akiko Brisset, maîtresse de conférences au Centre de recherche sur les civilisations de l’Asie orientale. Cette équipe a étudié pendant trois années le rouleau et le texte. Les connaissances ainsi acquises ont considérablement enrichi notre compréhension de la société et de l’art japonais.
L’Institut Diane de Selliers diffuse une partie du fruit de ses recherches par le biais de publications, dans le cadre d’une convention de partenariat avec les Éditions Diane de Selliers. Cette recherche particulière a donné lieu à la publication du livre Des mérites comparés du saké et du riz illustré par un rouleau japonais du XVIIᵉ siècle en octobre 2014.