la Recherche

Le thème de la folie dans la peinture de la Renaissance du Nord

Recherche iconographique et étude

Dès la fin du XVᵉ siècle, l’expression de la folie comme métaphore du péché triomphe dans les arts et les lettres. Le fou est l’emblème du monde à l’envers ou sens dessus dessous au sein duquel l’idiot est roi, le criminel évêque et les excès en tous genres tolérés. La folie de l’humanité prend alors le visage de fous furieux qu’on enferme, de possédés qu’on exorcise aussi bien que de mélancoliques victimes d’une des quatre humeurs…

Les œuvres de Jérôme Bosch, Quentin Metsys, Albrecht Dürer, Hans Holbein, Lucas Cranach, Jan Sanders Van Hemessen ou Pieter Bruegel traduisent la crise spirituelle et l’atmosphère pessimiste de l’époque. Que ce soit à travers des scènes religieuses ou des scènes de genre, de manière explicite ou symbolique, ils dépeignent les travers de la société et livrent des œuvres pleines de questions, notamment : quel est le statut de la folie face à la mort, au salut et à l’enfer ?

Ces tableaux sont essentiellement conservés au sein de collections aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne ou en France. Mais si les grands musées exposent leurs chefs-d’œuvre et publient des catalogues, il reste dans les réserves des trésors à découvrir.

L’Institut Diane de Selliers a soutenu une recherche iconographique dirigée par Yona Pinson, professeure au département d’histoire de l’art de l’université de Tel-Aviv et spécialiste de la Renaissance. Cette recherche visait à explorer de façon approfondie et méthodique les collections institutionnelles, mais aussi, avec le soutien d’experts et de marchands, à identifier au sein de collections privées des œuvres inconnues.